Qu’est ce que le budget de trésorerie ?

Le budget de trésorerie en comptabilité

Le budget de trésorerie prévisionnel, ou tableau de trésorerie, est un plan de trésorerie prévisionnel réalisé par l’entreprise afin d’avoir une vision globale des flux de trésorerie (recettes et dépenses) sur une période donnée. Cet outil d’anticipation permet à l’entreprise d’identifier les éventuelles difficultés, mois par mois, sur six mois ou une année afin d’optimiser sa gestion de trésorerie.

Définition du budget de trésorerie

Outil d’anticipation et d’optimisation, le budget de trésorerie prévisionnel est un tableau où sont consignés tous les flux financiers prévus de l’entreprise. Tableau de bord permettant de visualiser sa trésorerie et d’anticiper son budget de trésorerie à court ou moyen terme, il est en général réalisé mois par mois, voire semaine par semaine, sur un créneau de 6 mois ou une année.
Cet état comptable recense :

  • les encaissements ;
  • les décaissements ;
  • le solde du mois et le solde cumulé.

Le budget de trésorerie permet de faire des prévisions sur :

  • la situation de la trésorerie (avoirs en caisse, liquidités disponibles sur le compte en banque ou le compte postal) ;
  • le besoin de financement à court terme (capital, crédit bancaire…) en cas de trésorerie déficitaire ;
  • le niveau de liquidité nécessaire à l’entreprise ;
  • la réalisation de placements ou d’investissements en cas de trésorerie excédentaire.

Au même titre que le compte de résultat, le bilan prévisionnel et le plan de financement, le budget de trésorerie fait partie des tableaux financiers du business plan les plus significatifs. Ce sont en effet ces quatre tableaux prévisionnels qui permettent de vérifier la faisabilité et la viabilité du projet de création d’entreprise ou du projet de reprise d’entreprise.

Comment faire un budget de trésorerie ?

Le budget de trésorerie est présenté sous forme de tableau, généralement sous Excel. Il comprend d’une part le budget des encaissements et d’autre part le budget des décaissements.
Toutes les charges et toutes les recettes sont ventilées, mois par mois ou semaine par semaine, à la date où elles doivent se produire. En clair, des achats réalisés en juillet et acquittables en octobre doivent être imputés dans la colonne décaissement du mois d’octobre.
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Cataloguer les encaissements

Le budget des encaissements est l’ensemble des sommes que l’entreprise doit percevoir sur la période prévisionnelle. On y retrouve les éléments suivants :

  • le règlement à échéance des créances de clients (toutes taxes comprises) ;
  • les aides et subventions en cours ;
  • le concours bancaire (emprunts, crédits…) ;
  • les apports en numéraire en capital ou en compte courant d’associé ;
  • les levées de fonds ;
  • les remboursements de crédits d’impôt et de TVA ;
  • les produits de cession des immobilisations.

Compter les décaissements

Le budget des décaissements prend en compte tous les flux financiers sortants (décaissements sur charges d’exploitation et flux de trésorerie hors exploitation) sur la période prévisionnelle. Il comprend les éléments suivants :

  • les achats au comptant ;
  • le règlement des fournisseurs ;
  • le versement des salaires ;
  • le versement des charges sociales et patronales (cotisations sociales et patronales, couverture santé, frais de transport, titres restaurant…) ;
  • les abonnements (téléphone, eau, électricité…) ;
  • les loyers ;
  • les assurances ;
  • les honoraires des prestataires (expert-comptable, avocat, conseiller patrimonial…) ;
  • les opérations de marketing et publicité ;
  • les investissements ;
  • l’acquittement des impôts et des taxes (cotisations foncières des entreprises, taxe d’apprentissage, impôts sur les sociétés…) ;
  • l’acquittement de la TVA ;
  • les remboursements des emprunts et des intérêts ;
  • les frais financiers (tenue de compte, services bancaires, intérêts débiteurs, commissions de mouvements…) ;
  • le remboursement d’apports en compte courant d’associé ;
  • la distribution des dividendes.

Calculer la TVA

Le budget de TVA recense la taxe sur la valeur ajoutée collectée (budget des ventes) et la taxe sur la valeur ajoutée déductible (budget achats et investissement) afférentes pour tous les encaissements et tous les décaissements sur la période prévisionnelle.
Dans la colonne des encaissements, on retrouve la taxe sur la valeur ajoutée au niveau :

  • du règlement à échéance des créances ;
  • du remboursement des crédits d’impôt et de TVA.

Dans la colonne des décaissements, on retrouve la taxe sur la valeur ajoutée au niveau :

  • du règlement des fournisseurs ;
  • de l’acquittement des impôts, taxes et TVA.

La taxe sur la valeur ajoutée entrera dans la colonne décaissement lorsque le delta TVA collectée / TVA déductible est positif. La taxe sur la valeur ajoutée entrera dans la colonne encaissement lorsque le delta TVA collectée / TVA déductible est négatif.

Établir le solde prévisionnel de trésorerie périodique

Après avoir réalisé les tableaux de flux (recettes et charges) puis le bilan de TVA, il s’agit maintenant de dresser le solde prévisionnel de trésorerie périodique. Ce document récapitulatif fait ressortir :

  • le solde de trésorerie prévisionnel (solde de trésorerie initial + encaissements prévus – décaissements prévus) ;
  • la position bancaire ;
  • le solde cumulé (solde de trésorerie du mois en cours + solde de trésorerie des mois précédents).

Pour construire ce tableau de synthèse, il faut prendre en compte les éléments suivants :

  • les délais de paiement des achats ;
  • les délais de règlement des factures ;
  • la date de prélèvements fiscaux et des taxes ;
  • la date de versement des salaires ;
  • la date de versement des charges sociales.

Ce qu’il faut retenir du plan de trésorerie

Le plan de trésorerie est un outil de gestion indispensable pour :

  • évaluer la solvabilité de l’entreprise ou le besoin de financement en cas de création d’entreprise (business plan) ;
  • anticiper les flux entrants et sortants liés à l’activité de l’entreprise ;
  • faire face aux défauts de paiement et au décalage des délais de paiement.

La mise à jour régulière du plan de trésorerie permet d’identifier le montant des liquidités disponibles et les besoins en trésorerie de l’entreprise.
L’analyse de la trésorerie nette, mois par mois, peut faire apparaître plusieurs cas de figure :

  • une trésorerie négative ;
  • une trésorerie positive ;
  • une trésorerie nulle.

Le plan de trésorerie révèle une position négative

Le plan de trésorerie révèle une position négative. Cela signifie que l’entreprise ne possède pas les fonds suffisants pour faire face à ses besoins.
L’analyse des déficits de trésorerie peut faire ressortir plusieurs types de situation :

  • Un déficit ponctuel lié à un décalage de trésorerie qui nécessite d’optimiser le coût des avances de trésorerie octroyées par les établissements financiers : banques, sociétés de crédit, leasing, etc.
  • Un déficit stable, mais récurrent qui requiert un accroissement des capitaux propres (capital, dette long terme, comptes courants d’associés, etc.).
  • Un déficit structurel (sur une durée longue) et en augmentation qui exige une refonte totale de la stratégie d’exploitation (analyse des marges, positionnement marché, gamme de produits, process de gestion, etc.).

Une trésorerie négative peut s’expliquer, entre autres, par :

  • une baisse du chiffre d’affaires ;
  • une baisse de la rentabilité et de la marge bénéficiaire ;
  • un décalage entre l’encaissement des paiements des clients (délai trop long) et le décaissement des paiements des fournisseurs (délai trop court), entraînant une gestion mal maîtrisée du besoin en fonds de roulement (BFR) ;
  • une rotation de stock non optimisée.

Le plan de trésorerie révèle une position positive

Le plan de trésorerie révèle une position positive stable. Cela implique que l’entreprise dispose des fonds suffisants pour la pérennité de son activité, au moins à court terme.
Face à un excédent de trésorerie, l’entreprise peut :

  • envisager une démarche stratégique d’investissement via un autofinancement partiel ou total (achat d’un bien de production, restructuration de la chaîne de valeur, marketing, publicité, etc.) ;
  • augmenter la rémunération des capitaux ;
  • affecter ce résultat en réserve afin d’améliorer la capacité de l’entreprise à faire face à toute difficulté dans son exploitation future.

Le plan de trésorerie révèle une position nulle

Le plan de trésorerie révèle une position nulle. Cela indique que l’entreprise affiche une situation financière équilibrée, mais ne dispose pas de marge de manœuvre. Le fond de roulement finance juste le besoin en fond de roulement, mais l’entreprise n’est pas à l’abri de difficultés de trésorerie si l’une de ces éventualités survient :

  • le délai de paiement des clients augmente ;
  • le délai de règlement des prestataires diminue ;
  • le délai de rotation des stocks s’accroît.

Gestion courante ou business plan, le plan de trésorerie prévisionnel est un outil indispensable qui permet à l’entrepreneur d’avoir une vision nette de l’état financier en cours et pour les mois à venir. Sa construction et son suivi peuvent se révéler délicats. Pour vous aider à prendre les bonnes décisions, notre cabinet comptable en ligne vous accompagne dans le pilotage de votre trésorerie.


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Laurent COHEN
Expert-comptable associé

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