Création d’entreprise : les conseils pour réussir

Création d’entreprise : les conseils pour réussir

Les chemins de la création d’entreprise sont pavés d’embuche notamment pour les plus néophytes d’entre nous. Si l’expérience s’acquiert en pratiquant, il convient néanmoins de prendre ses précautions en s’informant pour réussir sa première création d’entreprise. Choix des statuts d’entreprise, régime fiscal et social, business plan, étude de marché… Nous vous livrons tous les conseils pour bien démarrer dans le monde de l’entrepreneuriat.

L’étude de marché : définir un produit pour une cible définie

L’objectif d’une nouvelle entreprise à vocation commerciale est de proposer un produit ou un service qui saura trouver acheteur. Inutile de se lancer à l’emporte-pièce dans la création d’une entreprise si vous n’avez aucune idée de la valeur ajoutée que vous allez proposer à vos clients. L’idée générale de l’étude de marché est de comprendre les besoins de vos potentiels clients pour y répondre au mieux.

Il convient donc dans un premier temps de définir votre produit et votre service de manière prospective. En tout état de cause, ces derniers pourront évoluer avec le temps en fonction des réalités du marché et des retours clients.

Une fois votre produit ou service défini, il faut déterminer votre cible au moyen de “personae” (profils types de personnes fictives) notamment en répondant à cette simple question : à qui s’adresse mon produit ou service ?

La première distinction s’opère entre une cible BtoC (consommateur) ou BtoB (entreprise). Selon que vous ayez pour cible des entreprises ou des consommateurs, il en découle une approche complètement différente notamment en matière de communication et de marketing. Par exemple, si vous proposez un produit à destination de consommateurs dont l’âge est compris entre 12 et 25 ans, vous pouvez mettre en place une stratégie SMM (social média marketing) en utilisant des leviers d’affiliations auprès d’influenceurs présents sur Youtube (par exemple) ayant une communauté principalement composée de la personna ciblée.

Pour une cible BtoB, les processus de conversion prospect/client sont souvent plus longs, mais pour des sommes plus importantes. L’approche est donc différente, une fois le prospect cible approché, le tunnel de conversion est plus long et doit proposer de nombreux éléments de réassurance et de réengagement : suivi commercial, plaquettes de présentation, site web…

Bien entendu, il existe une multitude de cibles différentes dans chacune de ces grandes catégories. Il convient de la déterminer plus en détail : soit vous vous orientez sur une cible large en espérant faire du volume soit sur une niche en proposant un produit parfaitement adapté pour un prix plus élevé.

Pour résumer, l’étude de marché avant la création d’entreprise doit répondre au minimum à ces questions :

  • Quel produit ou service ?
  • Quelle cible ?
  • Comment assurer la rencontre du produit et de sa cible ?
  • Quel prix ?

Vous pouvez bien sûr pousser la réflexion en utilisant des matrices de marketing mix, effectuer des études qualitatives et quantitatives, exploiter des jeux de données sur les intérêts et tendances d’utilisateurs

Le business plan : votre feuille de route en tant que créateur d’entreprise

Le business plan a un rôle dual dans la création d’entreprise :

  • il sert de feuille de route à l’entrepreneur en proposant une vision écrite du projet entreprenarial à un instant donné. En ce sens, il permet d’effectuer un suivi de la mise en place de la stratégie d’entreprise ;
  • il permet de communiquer auprès d’un public particulier : investisseurs, experts comptables, partenaires, etc.

Contrairement à l’étude de marché, le business plan propose une vision plus globale du projet de création d’entreprise. Il va intégrer les éléments de l’étude de marché, mais proposer en plus un business model, la présentation de l’équipe, les modes de financement, ainsi que le prévisionnel financier. En une seule lecture, le public doit pouvoir identifier les points forts du projet et sa viabilité.

Création d’entreprise : Choisir sa forme juridique

Pour créer une entreprise commerciale, vous devez vous déclarer à l’administration. Cette dernière vous renverra un Kbis (ou un extrait K pour les entreprises individuelles) attestant de l’existence de votre entreprise.

Mais avant cela vous devez choisir la structure qui vous convient :

  • si vous êtes seul, vous pouvez optez entre la micro entreprise, l’entreprise individuelle, la SASU ou l’EURL ;
  • si vous êtes à plusieurs associés, vous pouvez opter dans un premier temps entre la SARL et la SAS (il existe d’autres formes de sociétés notamment civiles si vous souhaitez exercer une activité libérale).

Créer une entreprise quand on est seul

Le choix entre les différentes formes individuelles est fait en fonction des considérations fiscales et sociales de l’entreprise et des logiques patrimoniales. En effet, la SASU et l’EURL sont des personnes morales à responsabilité limitée dont le patrimoine est séparé de celui de l’entrepreneur. Ce dernier, même en cas de dettes professionnelles, ne peut pas perdre plus que son investissement initial (sauf en cas d’extension de procédure collective ou action en comblement du passif).

La micro entreprise et l’entreprise individuelle n’opèrent pas de distinction juridique entre le patrimoine personnel de l’entrepreneur et celui de l’entreprise sauf si vous optez pour le régime EIRL (entreprise individuelle à responsabilité limitée) au moyen d’une déclaration d’affectation du patrimoine. Il en découle donc pour l’entrepreneur un risque illimité notamment en cas de dettes.

Mais, c’est au niveau social et fiscal qu’une véritable distinction peut s’opérer lorsque vous entreprenez seul. Si vous avez peu de charges et que vous souhaitez un fonctionnement souple, vous pouvez opter pour le régime micro social et micro fiscal applicable aux EURL, EIRL et auto-entreprise.

Ainsi, vous payez vos cotisations sociales sur le chiffre d’affaires (d’où l’importance d’avoir peu de charges, sinon ce n’est plus intéressant) à un taux avantageux (22% du CA pour les prestations de service). Idem pour les impôts, l’administration fiscale pratique un abattement forfaitaire en fonction de votre activité pour tenir compte de vos éventuelles charges. À noter que vous pouvez opter pour le prélèvement forfaitaire libératoire de l’impôt sur le revenu (PFLI) permettant de liquider l’impôt en même temps que vos cotisations avec un taux forfaitaire compris entre 1 et 2,2% du CA. Applicable aux personnes ayant un revenu fiscal de référence inférieur à 26 754 euros (pour une personne seule) en N-2, ce régime est une véritable niche fiscale quand il est bien utilisé.

Autre avantage, vous n’avez pas l’obligation de tenir une comptabilité d’engagement qui, à moins que vous soyez un expert, implique de faire appel à un expert comptable.

Toutefois, le régime de la micro entreprise n’est valable qu’en deçà d’un certain seuil (70 000 euros pour les prestations de service) : après 2 ans de dépassement vous passez au régime réel simplifié.

À défaut d’avoir opté pour le régime micro, vous serez au régime réel. Ce régime est obligatoire lorsque vous créez une SASU et par défaut, pour les EURL et EIRL (c’est-à-dire que vous pouvez prendre l’option micro à condition de respecter les seuils). Le régime réel est intéressant quand votre entreprise commence à dégager des charges importantes (salaires, intérêts d’emprunt, consommations intermédiaires…). En effet, vous pouvez les déduire fiscalement afin de réduire l’impôt à payer. Idem pour la TVA, si vous n’avez pas opté pour la base en franchise de TVA, vous pourrez déduire la TVA de vos achats (à condition que vos ventes soient soumises à la TVA).

L’EURL et la SASU sont toutes deux des sociétés unipersonnelles (elles impliquent la rédaction de statuts de société), leur différence notoire se situe au niveau du statut social du dirigeant :

  • l’actionnaire unique président de SASU est assimilé salarié : ses cotisations sociales sont similaires à celles d’un salarié pour une même protection sociale (sauf pour l’assurance chômage) ;
  • l’associé unique d’EURL gérant est considéré comme un TNS (travailleur non salarié) : ces cotisations sociales sont inférieures à un assimilé salarié, mais sa protection sociale est moindre.

Le choix s’opère donc au cas par cas en fonction de votre situation patrimoniale.

Créer une entreprise à plusieurs

Si vous souhaitez monter une entreprise commerciale à plusieurs, il convient de vous orienter vers l’une de ces sociétés commerciales :

  • SAS (société par actions simplifiées) ;
  • SARL (société à responsabilité limitée).

La distinction entre la SAS et la SARL tient principalement au niveau des clauses statutaires. En effet, les statuts de société fixent les règles de fonctionnement de la société et tendent à régir les rapports entretenus entre les actionnaires ou associés.

Les statuts de la SARL sont réputés rigides, mais protecteurs. Le fonctionnement de la SARL est fortement encadré par la loi afin de protéger les associés. A contrario, la SAS offre une large liberté statutaire aux actionnaires. Selon le fonctionnement voulu, ils peuvent ajouter certaines clauses : clause de préemption, clause d’agrément, mise en place d’un conseil de surveillance, etc…

Cette société est réservée aux personnes déjà expérimentées en création d’entreprise ou bien conseillées : l’idée étant d’éviter les clauses pouvant amener des situations de blocage.

Vous avez besoin d’aide dans la création de votre entreprise afin de choisir le bon statut et réaliser l’ensemble des formalités administratives et juridiques ? Le cabinet Ex&Co peut vous accompagner dans vos démarches : contactez-nous pour plus d’informations ou demandez un devis !